" HISTOIRE DE FITOU "
LE CLIMAT ET LES VENTS
On dit qu’il y a sur Fitou 330 jours de soleil par an et presque autant de vent !
La température est douce avec peu d’écarts, si ce n’est un froid plus vif en janvier et février ; il est de coutume de voir fleurir les amandiers en décembre. Pour autant, il y a eu quelques exceptions à cette douceur.
Notamment en janvier 1709, l’hiver fut si rude, le vent si fort, que de mémoire d’homme, on n’avait jamais rien vu de pareil: « les oliviers et les figuiers périrent. Cette année là, la récolte de l’huile fut nulle, celle du blé réduite au 5/6ème, alors que dans les bonnes années, il y avait une grande abondance de céréales ; on prétendait même que ce blé était meilleur qu’ailleurs.»
La région reste affectée par de très longues périodes de sécheresse. La pluie est alors pour ainsi dire inexistante. Mais, à contrario, certaines années, on enregistre des pluies diluviennes. Les rues sont alors transformées en torrent. La cuvette du «Pla» se remplit en peu de temps, les souches des vignes disparaissent sous l’eau et la vanne de l’aqueduc doit être fermée pour éviter le pire.
Malgré tout en 1897 un habitant de Fitou, Pierre Gaichet, était emporté et noyé par les eaux dans les rues du village. Tragique destin, presque un siècle plus tard en 1987, une habitante de la même famille Corinne Gaichet connaissait la même fin.
Le village a eu à souffrir de ces pluies torrentielles et notamment en octobre ou novembre 1766, 1907, 1940, 1941, 1953, 1959 et 1965.
Enfin, le climat de Fitou est réputé pour être sain. Les personnes atteignant un âge avancé y sont nombreuses ; il est fréquent de voir des gens comptant plus de 80 ans vaquer à leurs occupations ordinaires. L’alimentation de type méditerranéen et le vin de Fitou y étant aussi pour quelque chose.
LES VENTS
Les vents y sont, dit-on, les plus violents et les plus constants de la métropole. D'où la réputation du "spot" de l'Etang de Leucate pour les véliplanchistes et le mondial du vent qui chaque année se déroule à La Franqui.
Le Cers (ou Tramontane)
C'est la Tramontane chez les catalans, ici on dit aussi "le nord". C’est le vent dominant. Souvent décrit par les anciens (Vitruve, Caton). Sénèque parle d'un temple dédié au dieu Cers (sur la commune de Sallèles). Selon le baron TROUVE le vent de Cers doit son nom : «suivant les uns d'un mot grec qui signifie tourbillon, suivant les autres, d'une étymologie celtique « crych » encore en usage chez les Gallois, pour exprimer la violence, l'impétuosité ».
C'est un vent de nord-ouest qui souffle environ 200 jours par an à plus de 20 noeuds. Vent froid en hiver. Chaud et sec en été. Au printemps il dégage le ciel du littoral. Il est produit par un flux maritime d'air frais d'origine atlantique qui traverse le midi toulousain, s'amplifie dans le couloir du Lauragais, pour devenir violent et irrégulier sur le narbonnais. Coucher de soleil rouge, vol des goélands en rond très haut dans le ciel, sont de signes annonciateurs du Cers. Il s'établit, dans quatre-vingt pour cent des cas, entre minuit et midi, faiblit la nuit pour reprendre de la vigueur en matinée. Le courant de surface qu'il crée vers la mer vide l'étang et évacue une partie des sédiments que l'agitation de l'eau a brassés.
Il peut souffler plus d'une semaine et entraîner une baisse de plus de cinquante centimètres du niveau de l'étang. Parfois, en quelques dizaines de minutes, il se substitue à une brise évanescente, pour souffler à force 6-7. C'est le moment attendu par les véliplanchistes qui sortent leur matériel et animent l'anse des galères de leurs voiles multicolores, tandis que les voiliers rentrent précipitamment au port.
Les rafales peuvent atteindre 120 km/h, l'eau devient grise comme la vase et les crêtes des vagues forment des nuées d'embruns qui balaient la surface de l'eau et les berges exposées.
Le Marin
Antagoniste du Cers, moins violent et plus régulier, c'est un vent de sud-est, doux et humide. Il est généré par le passage d'un front chaud sur l'Espagne. Il souffle régulièrement sur le littoral puis, après avoir franchi les Corbières, devient le vent d'autan plus sec qui secoue le Lauragais, le sud du département du Tarn et le midi toulousain. Si l'on voit nettement les Pyrénées, et surtout si les "mouches de marin" apparaissent, c'est une rotation au marin assurée. Par vent marin, l'humidité de l'air est totale, même en l'absence de pluie plus rien ne sèche et les remontées d'humidité des murs anciens réapparaissent. Ce vent apporte des brumes et brouillards parfois épais ; mais surtout des pluies continues, et sur de courtes périodes des précipitations violentes, comme celles qui ont provoqué les graves inondations de l'automne 1999. Il souffle généralement pendant plusieurs jours et créé un courant marin qui alimente l'étang en eau de mer. L'eau, dont la montée peut atteindre plus de quatre-vingt centimètres par rapport au niveau moyen, submerge régulièrement la route entre Bages et Peyriac, et parfois entre Bages et Narbonne. Les malades le redoutent car il réveille les douleurs et les affections nerveuses. Il agit même sur les personnes bien portantes dont il semble diminuer les forces et la vivacité.
Le Grec
C’ est un vent qui se manifeste selon une direction nord-est dans les régions méditerranéennes; on l'appelle couramment «gréggal» sur la Côte d'Azur et dans le Roussillon, «grégau» en Provence, «grécale» en Corse et «gregal» en Catalogne.
En Provence, en Corse et dans le bas Languedoc, il est froid et sec et amène les gelées printanières. Sur la Côte d'Azur, dans l'Aude et le Roussillon, c'est au contraire un vent humide chargé de pluie. Sa vitesse reste généralement inférieure à 5 ou 6 mètres/seconde et il tourne généralement en marin. "Aube rouge, vent et pluie" est un dicton de pêcheurs locaux ; des lueurs rouges vers le levant annoncent l'arrivée du grec, et une pêche peu fructueuse.
Le vent d'Espagne
C’est un vent de sud adouci par l'effet de «foehn » produit par les Pyrénées, il est remplacé rapidement par le Cers.
Il arrive, rarement il est vrai, qu’un vent du sud «le sirocco » des plus chauds amène par delà la mer une poussière rouge que d’aucuns affirme qu’elle vient du Sahara !
Les brises
Le régime de brises thermiques est typiquement estival : « matin calme, brise de mer rafraîchissante l'après-midi, léger vent de terre la nuit ». Le mécanisme des brises est lié à la manière différente qu'ont la mer et la terre d'absorber la chaleur du soleil en l'absence d'un vent significatif. Le jour, la température de la mer varie peu, tandis que la terre s'échauffe fortement et donne naissance à un courant ascendant qui entraîne la formation d'un vent de la mer vers la terre. La nuit, par temps clair, la terre se refroidit plus que la mer et l'inverse se produit, c'est la brise de terre qui souffle de la terre vers la mer. La brise marine atteint au maximum force 4 vers 17 heures, avec deux périodes de calme plat vers 11-13 heures et 20-22 heures.