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LE PHARE AERONAUTIQUE

C’est au lendemain de la première guerre mondiale que le service de navigation aérienne prit en charge la gestion de l’infrastructure aéronautique. Il apparut bien vite que le développement de l’aviation commerciale était lié à la nécessité de voler de jour comme de nuit. Il ne s’agissait pas encore de vol sans visibilité, mais simplement de vol à vue de nuit. Le S.N.A.E. développa alors à partir de 1923 un réseau de phares aéronautiques destinés à constituer une "carte lumineuse des routes aériennes" pour le trafic nocturne sur les grands itinéraires.
En 1932, il existait près de 140 phares de routes, certains blancs à éclipses, d’autres rouges au néon clignotant (le rouge perce mieux la brume).

Situés sur la route aérienne :
Paris-Bordeaux-Toulouse-Narbonne-Perpignan, chaque phare émettait une combinaison lumineuse traits/points correspondant au code morse d’une lettre d’identification du lieu. Par exemple, Baziège avait la lettre G, Montferrand la lettre R ainsi de suite.
Désaffectés en 1940, ils ont été épargnés de la destruction (par faits de guerre) ou de simple démolition et comptent parmi les ultimes vestiges du genre. Si leur intérêt esthétique est discutable, ils ont cependant une valeur historique certaine, car la prestigieuse "Ligne Aéropostale de l’Atlantique Sud" (où se sont illustrés les grands pilotes) partait de Toulouse vers Narbonne, Perpignan, le col du Perthus, Barcelone, Tanger, Dakar et Natal en Amérique du Sud.

Ces repères de navigation aérienne à vue, de nuit ou par temps brumeux, employés à partir des années 1920, étaient allumés peu de temps avant le passage de l'avion, par un habitant local (instituteur, garde-champêtre, meunier...) qui en recevait la demande par la Poste ou Télégramme. A en reprendre l'œuvre de St Exupéry, Vol de nuit, dans laquelle la philosophie du courrier sacré y est décrite, on comprend à quel point les aviateurs ont risqué leur vie pour faire passer les lettres par nuit. En effet, pour annoncer une heureuse ou triste nouvelle dans les familles, pour porter les mots d'amoureux, ces phares aéronautiques constituaient la dernière main tendue vers les pilotes. 

Il s’agissait de  pylônes métalliques enrobés de ciment d’une hauteur de 7 à 8 mètres, surmontés d’une nacelle carrée supportant l’ensemble du phare lumineux. Celle-ci également métallique, était accessible par une échelle en place sur le pylône. Prédécesseurs à leur manière des contrôleurs aériens d’aujourd’hui, ils assuraient la régularité et la sécurité du trafic.

Ancien phare

Celui de Fitou était situé au sud-est du village au lieu-dit « Les Courtiels » (PC 157). Ce phare de jalonnement avait été érigé en 1927 pour repérer de nuit la route des avions de l’Aéropostale. Il n’existe plus de nos jours.

Son code «morse» était N.


Il fut d’abord activé manuellement par un habitant du village. Puis il fut équipé de tubes au néon illuminés par une décharge électrique rouge orangé pour mieux percer la brume. Son éclat était interrompu régulièrement pour émettre la lettre en morse. Il s’agit de l’un des premiers installés (balisage nocturne) sur la ligne qui conduira les avions de nuit de Toulouse à Dakar en passant par Casablanca afin de gagner de précieuses heures.
Des pilotes célèbres tels que Saint-Exupéry, Mermoz ou Guillaumet suivront tous les jours le Canal du Midi vers Narbonne pour longer ensuite la côte vers Perpignan, l’Espagne puis l’Afrique.
En effet, pour guider les avions de nuit, la Compagnie Générale Aéropostale implanta une ligne de phares qui permettaient d’acheminer le courrier en 24 heures.

Phare et transformateur

Henri Provot, blessé de guerre, fût employé des Postes puis garde-champêtre. Il fut aussi l’un des opérateurs de phare, chargé de l’allumer à réception du télégramme.

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