" HISTOIRE DE FITOU "
UN SOUPCON DE GEOLOGIE
Les cailloux de Fitou
Le sol fitounais recèle du plâtre de bonne qualité ainsi que du minerai de fer. Des fouilles pour l’exploitation du minerai de fer ont été faites à diverses reprises, notamment en 1852 par un nommé Bonhomme de Leucate, mais sans grand succès contrairement au plâtre qui fut l’une des richesses du village.
D’après une étude de M. Viguier, docteur en science, Fitou se trouve au centre d’une région triasique et jurassique de calcaires et de cargneules, dont le calcaire du Crétacé inférieur ne paraît occuper qu’une partie.
Les roches ignées que l’on trouve ayant fait irruption à travers le terrain crétacé, sont des diorites d’une belle apparence granitoïde. Ces roches cristallines sont formées d’une pâte porphyroïde résultant de l’agrégation du pyroxène ou de l’amphibole avec le feldspath compact et un peu d’oxyde de fer. Et aussi quelques quartz parfois colorés (on en trouve en quantité au lieu-dit les "Gourgues")
En venant des cabanes vers Fitou on observe des calcaires gris «celluleux» ou dolomitiques, de la roche éruptive blanchâtre très kaolinisée par emplacements, des calcaires gris souvent rougeâtres un peu cargneulitiques, des filons de limonites et des calcaires gris compacts appartenant au jurassique. Ces calcaires forment la garrigue.
De l’autre côté de la combe des « plâtrières » , dont la dépression est probablement due à l’érosion des marnes triasiques et dont le sol est recouvert de terre alluviale, on trouve du gypse blanc, généralement massif, compact et très pur. Il a été exploité dans de grandes excavations. Au fond des « plâtrières » apparaît une roche éruptive (mélaphyre). Certaines couches de ce gypse renferment du sulfate de magnésie cristallisé.
Aux environs des «plâtrières» de Fitou, on rencontre au milieu des gypses et des cargneules, des mélaphyres qui n’ont aucun rapport avec l’affleurement de diorites du village même. Elles se présentent tantôt en roches, tantôt en masses compactes d’aspect serpentineux d’un vert plus ou moins foncé, affleurant au fond des carrières de gypse. Au microscope, l’olivine est entièrement transformée en serpentine et remplit les intervalles qui laissent entre eux de gros microlites d’oligoclase. La roche est riche en fer oxydé et limonité.
A l'ouest de Fitou se trouve l'un des deux gisements de syénites néphéliniques connus en France. Il s'agit d'une roche éruptive grenue de couleur blanchâtre s'apparentant au granite mais sans quartz exprimé car moins riche en silice. La néphéline est en cristaux généralement automorphes tandis que l'aegyrine, xénomorphe, moule la néphéline et les feldspaths. Souvent très altérée la roche se présente sous la forme d'une arène blanchâtre. Les deux principaux affleurements de la région se situent près de Fitou, l'un à la sortie du village vers le sud-ouest, l'autre à 2 km à l'ouest-sud-ouest, au lieu-dit la Platrière. Bien que de faible étendue le gisement du village de Fitou est le plus grand connu en France. Il semblerait que la mise en place de ces syénites se serait effectuée au Crétacé terminal.
La Carte géologique de l'Aude
Les Cargneules
En fait, les cargneules sont des roches "à part", assez énigmatiques pour les géologues.
Est-ce un résidu ? ou bien est-ce une roche composée ?
Le caractère particulier des cargneules, c'est qu'elles résultent vraisemblablement de la combinaison de plusieurs évènements : de la fracturation de dolomies, de leur bréchification, de dissolutions différentielles, du développement de cavités, de recristallisations de carbonate de calcium... Le tout s'effectue vraisemblablement sous des pressions faibles et des températures basses (inférieures à 50 °C pour les dissolutions). Et dont l'âge reste difficile à préciser (de tertiaire à très récent, plio-quaternaire).
D’où des formes et apparences parfois différentes
Des calcaires variés
Les terres de Fitou sont constituées de calcaires hérités de l'ère secondaire : toute la région est alors couverte par la mer et les dépôts sédimentaires marins s'accumulent, formant des épaisseurs considérables de calcaires, issus des animaux vivant dans ces mers chaudes et peu profondes :
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•les calcaires du Jurassique (en bleu sur la carte) forment une crête solide le long d'une faille est-ouest qui se retrouve sur la limite départementale sud. Ses calcaires durs apparaissent à nu dans les falaises impressionnantes des gorges de Galamus. Ces mêmes calcaires se retrouvent le long de la faille nord pyrénéenne barrant le sud du plateau de Sault et dans les Corbières orientales où ils dessinent les paysages gris clairs caractéristiques des garrigues, notamment autour de Fitou ;
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•les calcaires du Crétacé (en vert clair sur la carte) constituent le socle du plateau de Sault, des Hautes-Corbières, du Massif de Fontfroide et de la montagne de la Clape. Ces roches massives de couleur claire, presque blanche, dessinent des falaises remarquables dans la Clape, le rebord du plateau de Sault, le défilé de Pierre-Lys.
Cette épaisseur de calcaire favorise la formation de paysage karstique bien particulier :
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•très poreux, le calcaire ne retient pas l'eau qui s'écoule dans les failles, favorisant des paysages plutôt secs, tel qu'on les voit dans les Corbières orientales où la roche mise à nu affleure sur les pentes, donnant cette teinte blanchâtre très caractéristique des garrigues ;
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•le calcaire est dissous par l'eau qui forme de nombreuses grottes, notamment la grotte d'Aguzou près de Fontanès-de-Sault ;
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•dans les Corbières et le Minervois, la garrigue pousse sur les sols issus de roche-mère calcaire ; l'alternance garrigue-maquis révèle le passage du calcaire aux schistes (voir chapitre "les paysages et la végétation''), bien lisible lorsque l'on passe des plateaux du Minervois (vers Caunes-Minervois) aux pentes schisteuses de la Montagne Noire ;
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•ces calcaires parfois dolomitisés, sont des roches à la patine blanche ou grise, qui jaillissent de la végétation méditerranéenne et qui caractérisent les paysages des garrigues.
Dans le paysage, les calcaires du Crétacé et du Jurassique sont souvent très proches, voire imbriqués et il est difficile de les distinguer.
Diorites
Une diorite est une roche plutonique grenue (texture phanéritique) mésocrate qui est essentiellement constituée de plagioclase et d'amphibole. On peut aussi y rencontrer du pyroxèneet/ou de la biotite.
Pyroxène
Les pyroxènes sont des minéraux essentiels des roches magmatiques (surtout gabbros et roches ultrabasiques, andésites, basaltes, granites alcalins, syénites, trachytes, phonolites) et des roches métamorphiques (cornéennes, micaschistes, et autres).
Les pyroxènes s'altèrent en serpentine, chlorite, calcite… Un mode particulier d'altération, l'ouralitisation, conduit à la formation de hornblende et d'actinote.
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•Une pyroxénite est une roche métamorphique majoritairement composée de pyroxènes.
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•Une pyroxénolite est une roche magmatique ultrabasique, composée majoritairement de pyroxènes.
Amphibole
Les amphiboles sont une famille de minéraux, silicates de fer, de calcium ou de magnésium. Elles cristallisent dans les systèmes orthorhombique et monoclinique en prismes très allongés, avec un clivage typique selon les faces du prisme. Elles appartiennent au groupe des inosilicates. Très largement répandues dans la nature, elles sont généralement de couleur sombre, mais peuvent varier du blanc au noir. En général, ce sont des minéraux durs et lourds. Ils entrent en partie dans la constitution des roches magmatiques et métamorphiques.
Feldpath
Un feldspath est un minéral à base de silicate double d'aluminium, de potassium, de sodium ou de calcium. Les feldspaths sont de la famille des tectosilicates. Il existe de nombreux feldspaths, dont les principaux sont l'orthoclase (potassique), l'albite (sodique) et l'anorthite (calcique).
Quartz
Le quartz est une espèce minérale du groupe des silicates, sous-groupe des tectosilicatescomposé de dioxyde de silicium de formule SiO2 (silice), avec des traces d'Al, Li, B, Fe, Mg, Ca, Ti, Rb, Na, OH.
Il se présente soit sous la forme de grands cristaux incolores, colorés ou fumés, soit sous la forme de cristaux microscopiques d'aspect translucide.
Gypse : "la pierre à plâtre"
Un peu au-delà de la limite de séparation du département des Pyrénées-Orientales de celui de l'Aude, se découvre ce gisement de Fitou, exploité depuis un temps immémorial. Il est à une lieue des grandes et magnifiques sources salines de Salces qui débouchent de l'extrémité orientale des Corbières, tout à côté de la grand'route de Perpignan â Narbonne. Ces sources au nombre de deux, s'appellent l'une fon estramé et donne 297,109 mètres cubes d'eau par vingt-quatre heures, la seconde ou fondame fournit 180,619 mètres cubes de liquide.
Sur la face nord-nord-est d'un petit vallon peu éloigné de Fitou, se trouve ce gypse, situé sous une roche calcaire dont la hauteur varie de 10 à 30 mètres. Ce gypse se reconnaît à ce point, sur une longueur de plus de quatre cents mètres ; il est probable qu'il se continue bien au loin et qu'il se lie avec ceux également connus dans cette partie orientale des Corbières.
Entre ce gypse et le calcaire qui lui est supérieur existe une couche puissante de marne plus ou moins argileuse, colorée principalement en jaune ou en rouge. Ce calcaire, vu en masse, a une teinte rougeâtre, parfois elle est grisâtre ; celle-ci apparaît surtout dans les parties supérieures de la montagne. Sa cassure est ordinairement terne, il est alors fortement argileux et ferrugineux.
Un assez grand nombre de cavités d'exploitation ont été ouvertes sur ce gisement de Fitou, quatre seulement étaient en activité, il y a peu d'années. Ces cavités sont grandes, profondes, et on ne cesse d'y approfondir les travaux que lorsqu'on est totalement arrêté par les eaux de filtration qui s'y réunissent, alors on reprend l'extraction sur les parties plus élevées. Une de ces cavités a été creusée jusqu'à une profondeur de quarante mètres, on y descend par un chemin ou mieux un escalier très hardi, sans rampe, dont les marches toujours humides et argileuses, le rendent d'un difficile accès. La pioche, le pic, la poudre sont alternativement employés pour détacher la pierre à plâtre.
Ce gypse ne présente pas des masses homogènes étendues ; celui d'un beau blanc et d'un bel aspect grenu est peu abondant ; la teinte habituelle du gypse pur est celle d'un cristal blanc imprégné d'eau, par exemple celle du sulfate de soude humide. Dans cet état, ses formes cristallines sont difficilement déterminables, il est composé de l'agglomération de petites lames aplaties ou fibreuses et a beaucoup de ressemblance avec la chaux carbonatée lamellaire primitive. Le gypse fibreux est assez commun dans les parties supérieures.
L'argile est très abondante dans ce gisement ; elle y existe souillant quelquefois des masses considérables de gypse, avec lequel elle paraît rarement unie d'une manière homogène ; elle y est en couches, ayant jusqu'à 0m 50 et 0m 60 d'épaisseur, tantôt inclinées, tantôt verticales, superposées, enveloppant de toutes parts le gypse. Cette profusion d'argile et sa séparation partielle du gypse plus ou moins pur, facilitent la préparation des plâtres de divers degrés de blancheur et de force. Les cristaux de quartz y sont aussi répandus en quantité. L'argile, le gypse pur, le gypse mélangé en contiennent également. Les plus volumineuses se trouvent plus abondamment dans le gypse compact ; il y en a dont l'axe a 0m 06 ; leur teinte est variable. La disposition générale des matériaux de ce gisement, le volume et l'abondance du quartz cristallisé dans ses profondeurs, sont des caractères qui doivent contribuer à séparer ces gypses de Fitou de ceux de la vallée du Tech. Cette formation gypseuse, remarquable par son étendue, sa puissance, sa situation dans le calcaire secondaire, sa proximité de grandes sources salines, nous faisaient espérer d'y rencontrer quelques-uns des corps signalés comme accompagnant presque toujours les gypses secondaires.
L'analyse indiquera que le sel gemme (chlorure de sodium) n'y existe qu'en proportion excessivement faible. S'il y a des dépôts salifères dans cette partie des Corbières, ils doivent probablement être inférieurs au gypse. De l'eau prise dans le fond des plâtrières a été reconnue contenir du sulfate de chaux, du chlorure de calcium et de magnésium en forte proportion, du sulfate de sonde, du chlorure de sodium sans grand excès, des carbonates de chaux et de magnésie en très faibles proportions.
Les ouvriers occupés à extraire la pierre à plâtre, trouvent rarement de petits morceaux d'une substance jaunâtre, qui semble être du soufre, d'après leurs renseignements. On n'y a point découvert de fossiles organiques. Les ouvriers les plus anciens assurent n'avoir jamais rien rencontré qui ressemblât à des poissons, des coquilles, des plantes, des os.
Le gypse blanc ne présente d'autre corps étranger â sa composition moléculaire que des cristaux siliceux : sa contexture est lamellaire ; il est moins dur que les gypses de Céret et de Palalda ; son poids spécifique est 2,301 ; il dégage, par l'insufflation, une odeur argileuse prononcée, et contient 2 à 3 % d'argile.
Le gypse gris, qui est la variété la plus abondante, a un poids spécifique de 2,363.
Sulfate de chaux 60,45
Sulfate de magnésie 0,20
Carbonate de chaux et de magnésie 0,42
Argile ferrifère 23,20
Eau 15,55
Sulfate de soude et chlorure de sodium prop. indéterm.
Ammoniaque idem
Quelle que soit la variété de gypse examinée, toutes ont présenté ces mêmes éléments, en proportions variables ; toutes contiennent donc des élémens hygrométriques.
L'exploitation des plâtrières de Fitou est très active ; on peut estimer qu'elle occupe journellement quatre cents personnes, employées à l'extraction, la cuisson, la pulvérisation du gypse, et au transport du plâtre obtenu dans un grand nombre de communes de ce département, et particulièrement à Perpignan, où il est exclusivement employé. Il y a quelquefois jusqu'à quatorze fours en activité, leur forme est tout à fait différente de ceux des plâtrières de la vallée du Tech. Ils sont cylindriques intérieurement ; leur diamètre est de 1m 40 à 1m 60 ; leur hauteur va quelquefois jusqu'à deux mètres ; à la base se trouve l'ouverture pour introduire le combustible. Après la cuisson, le plâtre est écrasé à la main, comme à Céret, et il se vend habituellement sans être tamisé. Son prix moyen, rendu à Perpignan, est de 1 franc 25 centimes les cent kilos. Le volume et l'abondance des cristaux siliceux qui accompagnent ce gypse, rendront difficile sa pulvérisation par les moyens mécaniques.
Les plâtrières de Fitou fournissent à elles seules plus de plâtre à la consommation que la totalité des autres plâtrières du département ; celles de Céret étant ensuite les plus activement exploitées, on a cherché à apprécier les différences que présentent dans leur emploi les plâtres de ces deux localités principales, et dans quelles circonstances les uns peuvent être préférés aux autres.
Les causes qui concourent à étendre l'usage des plâtres de Fitou tiennent, les unes à l'industrie des habitants de cette commune, les autres dépendent des propriétés mêmes du plâtre. Ainsi, un grand nombre de voituriers de Fitou achètent le plâtre aux plâtrières, d'où ils le transportent partout où ils croient trouver à le vendre ou à l'échanger avec quelque avantage. Dans toutes nos autres plâtrières, on garde le plâtre jusqu'à ce que le consommateur vienne s'approvisionner sur place, ce qui nécessite des frais de déplacement plus ou moins considérables, et tend à diminuer sa consommation.
Aux plâtrières de Fitou, il y a toujours un choix de plâtres de diverses qualités ou blancheurs, de manière à fournir en tout temps des plâtres communs à divers degrés de force et des plâtres blancs pour plafonds, moulures, etc., ce qui n'a pas lieu habituellement aux autres plâtrières, et ces choix supérieurs contribuent à augmenter le débit des autres qualités.
Les propriétés des plâtres de Fitou qui influent sur leur emploi, sont de faire, avec l'eau, des pâtes douces, moelleuses, hautes, qui ne durcissent pas trop rapidement, et sont, à cause de cela, d'un travail facile, même pour les ouvriers les moins expérimentés. C'est à ces propriétés qu'il faut attribuer la préférence accordée par beaucoup de maçons et modeleurs aux plâtres de Fitou sur ceux de Céret qui, au contraire, donnent des pâtes âpres, peu liantes, durcissant rapidement, et souvent se fendillant en se desséchant (les plâtres de Mauri et de l'Esquerde se rapprochent de ceux de Fitou, comme ceux de Palalda sont analogues à ceux de Céret). On prétend, je crois avec juste raison, que les maçons de Perpignan sont généralement les plus habiles du département pour les travaux en plâtre fin ; cela peut dépendre d'une beaucoup plus grande consommation de ce produit, et aussi de l'usage continu de pâtes moelleuses, liantes, qui leur facilitent les moyens d'acquérir cette plus grande habileté.
La composition chimique ne semble pas exercer une grande influence sur cette propriété des plâtres de durcir plus ou moins rapidement après le gâchage ; ainsi, tous les plâtres de Fiton, fins et communs, durcissent plus lentement que ceux de Céret, contenant même moins de sulfate de chaux. A cette propriété vient se joindre la dureté de ses produits, qui est plus forte avec les plâtres rapidement durcis, comparativent à la dureté de ceux qui se prennent plus lentement. Ces deux propriétés de durcissement plus ou moins prompt et ensuite de dureté dans les produits ouvrés, paraissent dépendre des caractères de compacité et de dureté des pierres à plâtre dans l'état naturel ; en effet, la pierre de Céret est plus dure que celle de Fitou.
Un moyen d'observer encore la différence d'action de l'eau sur ces plâtres, consiste à verser dans une grande quantité de ce liquide, contenu dans un vase, du plâtre de Céret, et à faire cet essai comparativement avec du plâtre de Fitou. Le premier se prend dans le liquide en une masse dure, cohérente, que l'on brise avec un peu de difficulté ; le second donne une pâte qui se désagrège au contraire avec facilité, et, â cause de cela, on peut dire que le plâtre de Céret est plus hydraulique que celui de Fitou.
Les observations qui précèdent nous font admettre que le plâtre de Fitou, supérieur au plâtre de Céret pour les travaux fins, comme plafonds, moulures, objets coulés, etc., du moins sous le rapport de la facilité du travail, lui est inférieur pour les constructions communes, qui exigent essentiellement de ]a dureté et de la solidité. L'opinion des ouvriers qui préfèrent le premier au second, dans toutes les circonstances, nous paraît dépendre, en grande partie, de son plus facile emploi.
Tous les plâtres employés dans ce département sont hygrométriques, c'est-à-dire qu'après avoir été mis en oeuvre et avoir acquis leur maximum de dureté, ils s'altèrent plus ou moins rapidement par l'action de l'air humide ou de l'eau ; les plâtres communs, comme les plâtres fins, sont dans ce cas. Ceux de Fitou présentent ce caractère vicieux avec le plus d'intensité ; ainsi on voit encore que ceux de Céret doivent leur être préférés, à bon droit, dans plusieurs circonstances.
La limonite ou oxyde de fer
La limonite (également aétite ou pierre à grelots) est un amas d’hydroxydes de fermicrocristallin.
C'est un minéral sédimentaire fondamental; elle contient de la goethite et de la lépidocrocite et des quantités mineures d'hématite, d'hydroxydes d'aluminium, de la silice colloïdale, des minéraux argileux, des phosphates, des arséniates et des composés organiques. La limonite est le composant principal du chapeau de fer. À température supérieure à celle de la surface, la limonite peut perdre de l'eau et se transformer en hématite.
La limonite se présente noirâtre, mais lorsqu’elle est moulée devient jaunâtre. La limonite se forme par altération superficielle de plusieurs minéraux de fer, notamment sidérite, magnétite, pyrite. En sidérurgie, la limonite a peu de valeur, à cause de son contenu en phosphates et arséniates.
On trouve sur Fitou de nombreux gisements épars sur toute la commune.